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JonOne et la Fondation : 5 ans de lutte contre le mal-logement.

Fresque de l'abbé Pierre, vente aux enchères d'une de ses oeuvres au profit de la Fondation, interventions aux concerts Abbé Road... cela fait 5 ans que JonOne, célèbre artiste de street art, met sont talent au service de la Fondation et des mal-logés.

En ce 22 janvier, jour du 9e anniversaire du décès de l'abbé Pierre, JonOne pose ses pinceaux et évoque 5 ans d'engagement aux côtés de la Fondation et son adhésion aux valeurs de son fondateur.

"Aujourd'hui, je trouve qu'il y a une nouvelle vague de personnes à la rue. Ce sont les gens qui viennent d'ailleurs, de pays comme la Syrie ou l'Irak. Toutes ces personnes, ces enfants qui dorment dehors, on ne peut pas ne pas les voir. Quand je suis arrivé en 1987, il y avait très peu de jeunes dans la rue. Aujourd'hui, ce sont surtout eux que l'on voit. On voit aussi des femmes avec des enfants.

Un dimanche, je suis allé faire du vélo. Je suis entré dans un bidonville. Mais c'est carrément le Tiers-Monde, la Troisième guerre mondiale ! Les gens vivent dans des conditions de pauvreté terrible, au millieu des déchets. C'est incroyable. Tant qu'on n'a pas vu ça, on ne peut pas imaginer ce qu'ils vivent..."

Aujourd'hui, on vit une nouvelle forme de ségération : ça n'est pas la couleur de la peau, c'est l'argent qui exclut. C'est comme ça que de nouveaux ghettos se forment en France. Il y a de plus en plus d'un côté, les quartiers riches et de l'autre, les quartiers pauvres.

 

Pour moi, la Fondation fait quelque chose d'unique : tendre la main

Ce qui me frappe le plus dans ce que fait la Fondation, c'est la main tendue aux personnes à la rue. Tendre la main aux autres qui sont dans la galère, qui sont invisibles, c'est formidable et unique.

Plus de 120 000 personnes accueillies dans nos Boutiques Solidarité en 5 ans

Quand on a rien et qu'on est rien, on est encore plus bas que zéro ! Savoir que le matin, on peut aller prendre un café quelque part. Que des personnes vous accueillent et vous rendent visible, que l'on peut être au chaud, prendre une douche, recevoir son courrier... C'est dingue ! Pour moi, c'est ça la Fondation ! Ce sont tous ces gestes-là qui sont tellement forts et tellement nécessaires.

Un sourire, de l'écoute, être au chaud, ça n'est pas du luxe et ça n'a pas de prix pour ces personnes. Quand je suis arrivé en France, j'ai vécu en squat sans eau chaude et sans toilettes. Je sais ce que c'est de vivre dans des conditions indignes... On perd tous ses répères, on n'est plus rien, on perd l'espoir.

 

Heureusement, j'avais la peinture

Ces années de galère, j'en suis sorti parce que j'avais la peinture. Pour toutes les personnes à la rue, avoir une main tendue, c'est un geste qui les sauve tous les jours. Ensuite, tout le reste, les papiers, les démarches et même le logement, c'est bien, c'est le début d'une belle histoire. Mais d'abord, il faut la main tendue ! C'est elle qui permet de repartir, de ne pas rester dans la plainte. De retrouver la force pour sortir de l'exclusion. La main tendue, elle suscite l'envie et l'espoir.

290 000 donateurs en moyenne tous les ans

Si je suis avec la Fondation, c'est parce que je pense qu'il faut que les choses changent, que les gens se bougent. Il faut plus de partage, plus d'innovation pour trouver des solutions pour ceux qui sont mal logés ou sans logement.

Plus de 2 400 actions en France et à l'étranger pour lutter contre le mal-logement - plus de 2 300 logements très sociaux bâtis en cinq ans

Quand je vois tous les jeunes qui participent à la tournée Abbé Road ou qui se mobilisent avec la Fondation contre le mal-logement, je me dis que les valeurs de l'abbé Pierre, les valeurs de la Fondation peuvent faire changer les choses !

La rue, c'est grave et la France, avec tous les réfugiés, traverse une période particulière et difficile. Mais il faut avoir de l'espoir et continuer à vouloir changer ce qui ne va pas !

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