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« L’abbé Pierre ? C’est le dernier super-héros qu’on ait eu ! »

Il était une fois... L'abbé Pierre rencontre Jamel Debbouze.

Je m’en souviendrais toute ma vie. La première fois que je l’ai rencontré, c’était en Suisse, il était avec Zinedine Zidane. Ils avaient un respect très profond l’un pour l’autre et moi, au milieu, je n’en croyais pas mes yeux. C’était un vrai moment historique pour moi.

Quelques années plus tard, j’ai eu l’occasion de le rencontrer seul cette fois-ci, au siège de la Fondation Abbé Pierre. Et là, j’ai eu une grande discussion avec lui. Ce que je voulais vraiment faire ce jour-là, c’était le remercier car je sais combien l’aide qu’on m’a apportée dans mes jeunes années a été importante.

Quand j’étais ado, je vivais en cité, à Trappes. Il y avait pas mal d’associations. C’étaient elles qui faisaient vivre le quartier. Elles m’ont aidé et elles ont aidé beaucoup de jeunes. J’allais souvent aussi chez Emmaüs, acheter des vêtements, des meubles.

Je suis persuadé d’une chose : les associations font un travail extraordinaire en banlieue, ce sont elles les véritables hommes politiques ! Elles sont sur le terrain tous les jours, elles font de l’écoute active, elles sont indispensables aux jeunes et aux habitants des quartiers populaires. Avant que je ne devienne connu, c’est l’aide la plus réconfortante et la plus “boostante” que j’ai jamais eue.

Pour moi, ce sont les pompiers de la société dans laquelle on vit. Je leur dis la même chose que j’ai dit à l’Abbé: merci. Avec lui, avec elles, des milliers de personnes retrouvent leur dignité. Et, même si aujourd’hui l’abbé Pierre n’est plus parmi nous, il est bien vivant dans ma mémoire. Sa nature, sa manière d’être en constante rébellion contre l’injustice, c’est ça qu’il faut rappeler. Son altruisme permanent, ce don de soi qu’il avait comme personne. C’est le dernier super-héros.

L’Abbé, si tu m’écoutes, j’te kiffe toujours et je te le redis : encore merci !

 

Interview extraite du journal "Et les autres ?" de janvier 2016.