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Le mal-logement, un combat européen

La Fondation Abbé Pierre crée une mission Europe.

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L’Union Européenne dispose de leviers très importants pour lutter contre le mal-logement. Qu'il s'agisse de la définition du logement social, des secteurs de TVA à taux réduit, ou des normes de qualité, tous sont encadrés par la réglementation européenne. Les conditions minimales d’accueil des demandeurs d’asile ou la durée des prêts immobiliers le sont également.

Plus globalement, les politiques d’austérité ou de relance sont largement définies au niveau européen, avec des conséquences sur les politiques de solidarité nationales, notamment en France.

Mais l’Union Européenne représente aussi une source d’opportunités inexploitées : la protection des droits fondamentaux, les moyens disponibles aux acteurs de la lutte contre le mal-logement, les expériences les plus intéressantes menées dans d’autres pays sont autant de champs d'investigation possibles.

C’est pour être présente à cet échelon de décisions et d'informations que la Fondation Abbé Pierre a choisi de créer une mission Europe.

Ainsi, la Fondation Abbé Pierre mène le combat de son fondateur au niveau européen avec pour ambition d’importer les expériences les plus intéressantes tant en termes de logement que de justice sociale, d’influencer la réglementation européenne pour favoriser l'émergence d'une plus grande solidarité et de faciliter la mobilisation des tous les moyens disponibles au service du droit au logement.

 

50 milliards d'euros pour lutter contre la précarité énergétique qui affecte 5 millions de ménages

Selon Eurostat, 55 millions de personnes se trouvent dans l'incapacité de réguler correctement la température de leur logement, alors même qu'ils consomment souvent plus d'énergie que la moyenne des foyers. Quelque 51 milliions d'Européens doivent faire face à des impayés de facture d'énergie.

Au total entre 50 et 125 millions de personnes sont en précarité énergétique en Europe, en raison de la mauvaise qualité de leur logement.

Parmi elles, au moins 5 millions de ménages vivent dans une privation matérielle sévère et leur logement ne sera amélioré ni par le marché, ni par les collectivités publiques locales et nationales, aux capacités d’investissement réduites par la rigueur budgétaire et la prudence des marchés.

Un complément moyen de 10 000 d’euros par logement représenterait le levier nécessaire et suffisant pour permettre de lancer les réhabilitations, comme cela a été prouvé par diverses politiques nationales.

Le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a annoncé une enveloppe de 300 milliards d’euros destinés à l’investissement en Europe.

L’affectation de 50 milliards d’euros (17 % du plan), à la rénovation thermique des logements permettrait d’améliorer ces 5 millions de logements les plus exposés à la précarité énergétique.

La création d’emplois sur tout le continent, l’indépendance énergétique, la diminution des émissions de CO2, la réduction des dépenses de santé et l’esprit de solidarité européen constituent les cinq principales raisons qui font de la rénovation thermique des logements, ciblée vers les ménages en précarité énergétique, le meilleur investissement possible, selon la Fondation Abbé Pierre et la FEANTSA.

La pauvreté énergétique est un rappel frappant des inégalités au sein de l’Europe, estime FEANTSA. Les familles qui vivent dans des logements précaires souffrent de ne pouvoir chauffer leurs maisons. L'UE a cinq bonnes raisons d'investir dans la rénovation thermique des logements des ménages en précarité énergétique.

La Fédération Européenne des Associations Nationales Travaillant avec les Sans-Abri est une fédération d’organisations à but non lucratif qui participent ou contribuent à la lutte contre l’exclusion liée au logement en Europe.

La FEANTSA signe cette tribune avec la Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés, HELIO International, Housing Europe (Fédération européenne des organismes de logement social), Réseau Action Climat et l'Association international des Locataires.

Ce sont les premières organisations appelant à un investissement de « 50 milliards d’euros contre la précarité énergétique ».