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Je viens d'apprendre que je suis relogée

Une note d’espoir pour les familles réunies place de la Réunion, à Paris, à l’appel de la Fondation qui dénonçait l’augmentation des expulsions locatives à la veille des vacances.

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Mme M. est un peu émue, mais elle témoignera. Expulsée il y a près de 8 mois, elle a appris une heure avant le rassemblement organisé par l’Espace Solidarité Habitat qu’elle avait obtenu un logement de 48 m2 dans un immeuble neuf.

« J’ai vécu enfermée plusieurs mois, je ne pouvais pas sortir, j’étais totalement choquée par ce qui m’était arrivée… Mes affaires au garde-meubles, la douche commune à l’étage qui ne ferme pas et les toilettes dans un état…. »  Mme M. ne réalise pas vraiment ce qui vient de lui arriver et pour l’instant, malgré la visite de l’appartement qu’elle a pu faire la semaine dernière, elle ne peut absolument pas se projeter. « C’est trop fort pour l’instant. On m’avait coupé les ailes, il faut que je puisse les ré-ouvrir… Pendant toutes ces semaines, j’ai vécu dans l’angoisse et ce qui m’a permis de tenir, c’est l’accompagnement de l’ESH. J’y suis venue souvent et je me devais d’être là pour témoigner aujourd’hui. Pour montrer que cela peut arriver à tout le monde et que personne n’est à l’abri de cette épreuve. »

Grâce au soutien des salariés et bénévoles, Mme M. a pu déposer un dossier de surendettement pour lequel elle attend une réponse début juillet et recevoir une aide psychologique. À 58 ans, elle se dit qu’un nouveau départ est aujourd’hui possible.

« J’avais développé une phobie qui me paralysait totalement. Maintenant, avec ce logement que je viens d’obtenir, je me sens capable de rebondir et de rechercher du travail. C’est aussi ça que je veux dire aujourd’hui : on peut tous descendre très bas très vite mais on peut aussi remonter très vite si l’on est aidé. »

L’Espace Solidarité Habitat de la Fondation accompagne quelque 1 500 ménages en difficulté chaque année, dont 80 % sont menacés d’expulsion.

Mme M. ne sait pas quand elle récupérera ses valises laissées dans le garde-meuble… ces mêmes valises qui symbolisaient que certains ne partaient pas en vacances cet été mais allaient atterrir dans la rue.

Une situation inquiétante et insupportable que la Fondation Abbé Pierre a voulu dénoncer à la veille de l’été, alors que les expulsions locatives vont s’accentuer avec la fin de l’année scolaire….  15 000 expulsions locatives ont eu lieu avec le concours de la force publique cette année, un chiffre qui a augmenté de 40 % en dix ans.