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Concert Abbé Road : public et artistes mobilisés contre le mal-logement.

La Cigale a fait salle comble hier soir avec la Fondation Abbé Pierre pour la 3e édition du concert Abbé Road.

En cette Journée mondiale du refus de la misère, le bus de la tournée Abbé Road donnait le ton devant la salle quelques heures avant le début du concert : salariés et bénévoles de la Fondation sensibilisaient les Parisiens au mal-logement en leur faisant découvrir à l’intérieur un studio insalubre… 600 000 taudis en France et des jeunes parmi les premières victimes du mal-logement, le message a marqué les passants tout autant que le public venu pour le concert.

Peu avant le début de cette 3e édition, l'ambiance était déjà festive dans la salle où un public majoritairement jeune était venu pour entendre des artistes qui parlent du monde dans lequel ils vivent et qui connaissent bien la rue et les quartiers populaires.

 

La Fondation donne de la voix

« Je suis très fier d’être là. » Black M a donné le ton dès l’après-midi, juste après ses balances. « Beaucoup de jeunes écoutent ma musique et là, si je peux apporter ma force, ma voix, mon cœur, c’est bien. C’est important pour moi de m’engager. La jeunesse, c’est le futur et si je peux aider, jouer le rôle du grand-frère, conseiller, sensibiliser, c’est parfait ! »

Tous les artistes engagés aux côtés de la Fondation Abbé Pierre étaient venus gracieusement pour « faire la fête » avec le public et mettre la musique au service de la cause du mal-logement. Hip Hop, rap… le coktail a fonctionné à fond tout au long de la soirée rythmée par Fred Musa et Hédia Charni.

Motivés, mobilisés, impliqués… les artistes ont témoigné de leur engagement avant de monter sur scène :

Pour Brav, la rencontre avec la Fondation « a fonctionné totalement. Je viens d’un milieu populaire et je sais ce que le mal-logement veut dire. Ce qui est terrible, c’est que cela touche les jeunes, c’est-à-dire l’avenir de notre pays. Sensibiliser les jeunes à ce problème, c’est de notre responsabilité. Que mes chansons donnent de la force, du courage ; que mes textes apportent des clés et soient utiles, si en tant qu’artiste je peux faire ça, c’est magnifique ! »

 

Chacun des artistes a reconnu que la force de ce concert était de réunir dans une même salle, un public venu de tous bords : jeunes, adultes, personnes en difficulté ou plus aisées. Des milieux différents pour défendre une même cause : le logement.

« J’ai plein de potes qui ont des galères de logement » précise Georgio. « Quand on voit aussi ce qui se passe pour les migrants, forcément, on a envie de réagir. Nous, les artistes, on a une voix plus forte avec la musique et il faut utiliser ça pour le logement. C’est une cause qui se situe au-delà des batailles politiques. »

Vitaa a découvert le bus Abbé Road et le taudis avant de venir faire ses balances : « J’ai été choquée par ce que j’ai vu. On vit dans un pays riche, avec plein d’aides sociales et c’est scandaleux que des jeunes, des adultes ne trouvent pas à se loger. Les gens sont venus à ce concert pour se changer les idées, pour écouter de la musique, pour s’évader et passer un bon moment. Mais en même temps, si on peut en profiter pour dire que ce qui se passe et dire que c’est grave, il faut le faire. »

Bigflo et Oli ont eux aussi pris le temps de visiter le bus : « Même si on est très jeune et qu’on n’est pas des spécialistes du mal-logement, on est content qu’il y ait des associations comme la Fondation qui nous alerte et qui fasse qu’on se sente concerné. On va faire ce qu’on peut en tant qu’artiste et si ça peut aider… On ne cherche pas à donner des leçons mais à apprendre, c’est pour notre avenir et ce concert, c’est une bonne chose pour le faire. »

Avec ce concert, la tournée Abbé Road 2016 prenait fin… une soirée aussi festive que militante pour tous les bénévoles de cette 3e édition qui ont vécu un dernier grand moment musical après les festivals des Eurockéennes et des Franco en juillet dernier.

Pendant le concert, Christophe Robert, délégué général de la Fondation a interpellé le public : « Êtes-vous chauds pour mener le combat lancé par l’abbé Pierre il y a 60 ans ? », nul doute sur la réponse. De la fosse aux loges, à l’unanimité : rendez-vous l’année prochaine !