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Des chantiers solidaires pour sortir du mal-logement

En Bretagne, la Fondation organise des chantiers solidaires qui viennent finaliser les travaux réalisés dans le cadre de son programme SOS Taudis.

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Michel est bénévole à la Fondation Abbé Pierre. Dès qu’il prend en charge un nouveau chantier solidaire, il se pose tout de suite la question de savoir ce qui rendrait le plus service à l’occupant. Derniers coups de peinture, ponçage des parquets, pose d’appliques…. Bien souvent, après les gros travaux de sortie d’insalubrité, les habitants se retrouvent désarmés face aux dernières étapes d’embellissement ou n’ont pas la capacité de finaliser la rénovation du logement.

« C’est à chaque fois une nouvelle expérience. Avec Mme Denise, on sait qu’on aura avec nous une personne qui va participer au chantier. Elle a déjà passé une couche de peinture sur les plafonds du rez-de-chaussée et fait une partie des joints des nouvelles cloisons qui avaient été posées dans le cadre des travaux de sortie d’insalubrité. Du coup, puisqu’on sait qu’elle est capable de peindre, on lui a proposé de faire autre chose qui lui rende service. On a remarqué que les plafonds à l’étage avaient besoin d’un sérieux rafraîchissement et le parquet, d’un bon coup de ponçage. On trouvait un peu dommage que l’étage soit maintenu en l’état, alors que tout le reste était neuf ! »

En arpentant le domicile, Michel repère ce qui est délicat à faire, ce qui demande de la force physique ou encore ce qui nécessite un équipement ou un outil particulier. Ainsi, dès le début du chantier solidaire, les 3 jeunes de l’accueil de jour « Le Relais », antenne rennaise de l’association « Sauvegarde de l’Enfance d’Ile-et-Vilaine », ont pu intervenir efficacement pendant les 3 jours prévus au domicile.

 

Un toit et des repas chauds pendant le chantier
 

« Pour les jeunes, c’est vraiment un temps fort : cela leur permet d’avoir un petit revenu et ils se sentent utiles. Les éducateurs sont d’un grand soutien. Sur le chantier, j’essaye de faire en sorte qu’ils passent par tous les postes et qu’ils puissent apprendre à travailler avec tous les outils », complète Michel.

Au domicile de Mme Denise, le contexte sanitaire n’a pas simplifié l’organisation du chantier, mais le jour J, 14 octobre, tout s’est déroulé dans l’ordre en respectant toutes les précautions nécessaires.

« Il a fallu s’organiser avec cette contrainte et éviter qu’il y ait trop de monde sur place. On a tout orchestré pour gérer au mieux ces 3 jours, sans désorienter ni fragiliser la propriétaire », précise Aurélie Jouanno, chargée de mission à la Fondation Abbé Pierre. Au total, pas moins de 13 personnes se sont impliquées sur ce chantier.

Vendredi 16 septembre, en début d’après-midi, Mme Denise savoure les dernières heures partagées avec toute l'équipe :

« Ces journées m’ont vraiment donné un coup de fouet, c’est super ! Moi qui ai l’habitude de bricoler seule, j’ai eu des échanges formidables et j’ai appris beaucoup de choses aussi… ce matin, nous avons eu un souci avec une fuite d’eau et les jeunes ont été hyper réactifs. Après 3 mois ½ sous la tente, je pense être dans mon lit chez moi à la fin de la semaine prochaine ! »

Juste après les vacances de Toussaint, les deux garçons de Mme Denise viendront choisir la couleur de leur chambre et cette année, si cela est possible, Noël se fera en famille dans la maison enfin terminée.

« Je remercie tous ceux qui ont rendu cette étape possible. Et le prochain chantier solidaire de la Fondation, j’y serai en tant que bénévole. Pour partager mon expérience et aider à mon tour… »