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La Fondation réagit

Alors que l’on dénombre 4 millions de personnes mal logées dans notre pays, on ne peut accepter que la crise du Covid prive les plus modestes et les plus précaires de l’accès à l’hygiène.

En décembre dernier, une enquête réalisée à Marseille soulignait la détresse sanitaire des familles en difficulté, particulièrement vulnérables depuis le début de la pandémie.

49 % des personnes interrogées manquaient de savon. Pour parer ce manque, 30 % d’entre elles espaçaient le nombre de douches, 24 % se lavaient exclusivement à l’eau. Autre fait inacceptable, l’impossibilité pour de nombreuses familles de pouvoir acheter des couches pour leur(s) enfant(s). 42 % des personnes interrogées ont souligné dépendre des distributions.

Le manque d’accès à l’hygiène favorise grandement la transmission du virus et fragilise la santé des plus modestes et des plus fragiles.

Ne pas pouvoir se laver et laver ses affaires, ne pas pouvoir prendre soin des siens… De telles privations quotidiennes participent à la dégradation de la santé, affectent l’estime de soi et fragilisent psychologiquement les personnes, particulièrement les mères qui tentent de prendre soin de leurs nourrissons. Elles sont inacceptables.

Malgré les dons solidaires, malgré les distributions de tickets-service, de kits et de produits d’hygiène par centaines de milliers grâce à l’implication d’un grand nombre d’associations, les besoins restent énormes. À Paris, une quinzaine de bains-douches sont ouverts depuis le début de la crise ; à Lyon, fontaines et sanitaires sont à disposition de tous au début de la pandémie… Mais après ? L’accès à l’hygiène et aux soins pour les plus précaires reste restreint et temporaire, alors qu’il nécessiterait une véritable politique de prévention menée à l’échelle nationale.

L’accès à l’hygiène, tout comme l’accès aux soins, relève en effet d’une préoccupation de santé publique majeure qui doit être traitée de manière pérenne et non uniquement lors d’épisodes de crise sanitaire inédite comme celle que nous traversons actuellement.

À l’État de prendre les mesures qui s’imposent afin de mettre un terme à la détresse sanitaire et préserver la santé des plus pauvres.