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L'édito du 05 novembre

Chers Amis,

Alors que le Chef de l’État vient d’annoncer un nouveau confinement, ce mois de novembre se présente comme celui de la double peine pour les plus fragiles d’entre nous et les centaines de milliers de personnes qui vivent dans la rue, dans des squats ou des campements, dans des logements insalubres, mal-isolés ou trop petits pour la famille…

Dès le début de la crise sanitaire, l’État a apporté un soutien essentiel pour aider massivement les entreprises, reporter ou annuler des charges, permettre le recours au chômage partiel… Mais qu’en est-il de l’action pour soutenir les personnes les plus démunies et tous ceux qui craignent de basculer dans la précarité ?

Depuis plus de 6 mois, l’action du gouvernement sur ce plan s’est principalement concentrée sur des aides exceptionnelles et ponctuelles. Ces aides ont procuré un peu de répit aux centaines de milliers de personnes, adultes, jeunes et enfants, qui n’arrivaient parfois plus à se nourrir ou se soigner correctement et qui n’ont pour certains pas pu faire autrement que d’accumuler une dette de loyer. Mais la réponse durable se fait attendre comme en témoigne tristement le nouveau refus du gouvernement d’augmenter le RSA et de l’ouvrir aux jeunes de moins de 25 ans.

Sur le front du logement, face à cette détresse, des bailleurs sociaux ont renforcé leur accompagnement social et proposé des échéanciers, certaines collectivités ont accru les aides au paiement des loyers. Mais ces mesures, qui se révèlent déjà insuffisantes en temps normal, n’ont pas soulagé tout le monde, loin s’en faut. De nombreux ménages ne peuvent aujourd’hui assumer à la fois la reprise du paiement de leur loyer et de ces échéanciers, d’autres accumulent petit à petit des dettes ou sont confrontés à des arbitrages impossibles entre payer leurs charges de logement ou s’alimenter et se soigner convenablement alors que leurs dépenses vont augmenter sensiblement avec le reconfinement et l’arrivée des périodes de froid (dépenses alimentaires, consommation d’eau et d’électricité, chauffage...).

Il faut donc de toute urgence éviter que les dettes de loyer nourrissent les expulsions de demain. C’est pour cela que la Fondation demande instamment au Gouvernement la création d’un fonds national d’aide à la quittance doté d’au moins 200 millions d’euros pour venir en aide à tous les locataires en difficulté et qu’un plan d’urgence de 100 millions d’euros supplémentaires soit mis en place pour inverser durablement la courbe des expulsions à court terme.

En cette période si difficile, il faut plus que jamais que l’État, au côté des collectivités locales, se donne les moyens d’agir sur le court et moyen termes pour éviter que des pans entiers de notre société ne s’enfoncent encore davantage dans la grande pauvreté ou basculent subitement dans l’exclusion. C’est une question de dignité mais aussi de justice et de mise en œuvre concrète des valeurs qui fondent notre république.