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L'édito du 27 janvier

Chers Amis,

Alors que sur le plan sanitaire la situation suscite toujours de vives inquiétudes, le contexte économique et social, en ce début d’année 2021, reste fortement marqué par le risque de voir les plus modestes basculer dans la précarité, et les plus pauvres s’enfoncer un peu plus dans les difficultés.

Les conséquences de la pandémie, sur lesquelles la Fondation reviendra le 2 février prochain à l'occasion de la présentation de son 26e Rapport sur l’état du mal-logement en France, se superposent et impactent des centaines de milliers de personnes.

Depuis le premier confinement il y a près d’un an, la Fondation n’a cessé d’alerter la puissance publique sur les situations de détresse qui se multiplient : quel devenir pour les 300 000 personnes sans domicile ? Quelles perspectives pour les personnes en situations d’impayés de loyer dont le destin est suspendu à la fin de la trêve hivernale ? Quel horizon pour les personnes vivant dans des logements insalubres qui ont payé le prix fort lors des confinements ?

Le Gouvernement ne peut se contenter de places d'hébergement d’urgence, de mises à l’abri ou d’aides ponctuelles pour toutes celles et ceux qui sont touchés de plein fouet par la crise économique et qui risquent de l’être durablement.

Après l’urgence, il faut désormais privilégier l’action et l’investissement sur le long terme : mettre en place des politiques structurelles, accompagnées de moyens humains et financiers conséquents, pour apporter des solutions pérennes aux 9 millions de pauvres et aux 4 millions de personnes mal logées que compte notre pays.

Sur le front des ressources, l’augmentation du Rsa et son ouverture aux jeunes s'imposent plus que jamais. Dans le domaine du logement, des solutions existent qu’il faut renforcer massivement, comme le plan « Logement d’Abord » ou la production de logements sociaux qui ne devrait pas dépasser cette année les 90 000 unités, alors que la demande est très forte. D’autres mesures doivent par ailleurs se concrétiser rapidement, comme la création d’un fonds national d’aide au paiement des loyers pour éviter des expulsions injustes et inhumaines dans les mois à venir.

La présentation de notre rapport annuel le 2 février prochain sera l'occasion d’échanger avec la Ministre déléguée au logement sur les propositions formulées par la Fondation, tant pour répondre aux urgences sociales que pour réorienter socialement la politique du logement.

La pandémie nous a montré la solidarité dont notre pays pouvait faire preuve. À nos responsables politiques de relever le défi du monde de demain en remettant au centre de l’action publique le droit à des ressources minimales, le droit à un logement digne et les enjeux écologiques qui sont plus que jamais liés et d’actualité.