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« L’univers des déracinés » : Horreur et honte (mais pour qui ?) d’être « de trop ».

Message de l’abbé Pierre.

Derrière l’expression déshumanisante des « sorties sèches », parlons de cette part inconnue (ou à peine connue) d’hommes et de femmes, de jeunes âgés de 18 ans qui sortent d’institutions.

 Ils sont des milliers. Aide sociale à l’enfance, prisons, hôpitaux… l’Abbé Pierre avait pointé par le passé le calvaire de ces autres « déracinés ». Ces oubliés de notre quotidien qui se retrouvent aux portes du logement, et parfois même de l’hébergement, lorsque la puissance publique est trop souvent absente. « Eh bien non ! Nul d’entre nous ne taira ces vérités » répétait sans cesse l’Abbé.

«  des lois, des gardes, des juges,…et des prisons bien sûr qu’il en faut ! Et de la justice !... mais celle qui vient de cœurs qui aiment… ». Il est des situations qui soulèvent d’emblée l’indignation : maltraitance sociale, économique, non-recours aux droits, obstacles face aux administrations…
« La misère ne se gère pas, elle se combat », disait encore notre fondateur. C’est ce combat que la Fondation Abbé Pierre mène au quotidien car la menace de l’exclusion et de l’intolérance sont bel et bien là.

Chaque jour, sur le terrain, elle agit pour que tout individu en souffrance et en situation de précarité, jeunes et moins jeunes, puissent rester digne et retrouver une place dans notre société. Une société plus juste, plus fraternelle et plus solidaire est possible et la construire ensemble permettra de répondre au souhait de l’abbé Pierre : « Alors le jour viendra où nul ne se sentira « de trop » parce qu’il n’a pas lieu d’être aimé ».

Raymond Étienne,
Président du groupe de la mémoire Abbé Pierre