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Message de l’abbé Pierre

Au cœur de son combat contre la pauvreté et l’exclusion, l’abbé Pierre a toujours placé les plus fragiles, les plus souffrants, les sans-voix. Et parmi ces personnes laissées au bord de la route par les plus forts, par les plus grands, il y a les enfants et les jeunes.

L’abbé Pierre a toujours eu une attention particulière pour les générations futures, celles qui incarnent l’avenir, qui portent en elles la société de demain. Elles ont toujours nourri et amplifié l’ardeur de son combat. À quoi bon en effet vouloir construire une société plus juste, plus fraternelle, plus solidaire si elle n’est pas destinée à permettre l’épanouissement de nos enfants, de toutes celles et ceux qui nous suivront ?

« Tous responsables, tous nécessaires !
Nous sommes tous ensembles responsables, responsables de nous-mêmes et responsables les uns des autres, et c’est cela la grandeur d’être homme. »

Faim et soif, juin 1962

Alors que le monde est confronté à une triple crise sanitaire, sociale et économique, une crise profonde et planétaire, aux conséquences humaines sans commune mesure avec ce que l’Occident a vécu depuis l’après-guerre, notre pays, 6e puissance mondiale, laisse un grand nombre de ses jeunes, de ses enfants vivre dans la plus grande détresse et le plus grand dénuement. Dans la rue, sans toit, sans accès à la santé, à l’éducation ni même parfois à 3 repas par jour.

Aujourd’hui, 1 personne à la rue sur 4 est âgée de moins de 30 ans et 1 million de jeunes vivent sous le seuil de pauvreté. Une telle injustice est inacceptable. Elle est indigne de notre République garante des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité pour lesquelles tant de personnes se sont battues et continuent de se battre.

Il nous faut aujourd’hui lutter pour plus d’équité et de justice à l’égard des plus faibles, en demandant tant que cela ne sera pas suffisant, plus de moyens humains et financiers pour éradiquer la misère qui continue à faire trop de victimes.

Ce fut le combat humain et politique porté sans relâche par l’abbé Pierre pendant toute sa vie. Et nos Gouvernants devraient se souvenir de ses mots qui en définissent si clairement la portée et l’enjeu :
« Il s’agit de lutter à la fois pour remédier aux causes, en même temps que pour donner du secours immédiat. Il faut tout le temps mener de front ces deux actes » (décembre 1969)