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La Fondation et AG2R La Mondiale unis contre l’habitat indigne

La Fondation Abbé Pierre et AG2R La Mondiale ont signé le 23 octobre une convention de partenariat pour lutter contre l’habitat indigne en Bretagne.

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Sur les 600 000 logements potentiellement indignes en France, environ 10 % se trouvent en Bretagne. Le traitement de ces situations inacceptables s’avère complexe du fait des différentes compétences des autorités auxquelles s’ajoute, sur le territoire breton, le manque de repérage et d’accompagnement des ménages, la longueur des procédures d’instruction des dossiers ainsi que l’insuffisance des financements pour les logements les plus dégradés.
 
C’est pourquoi dans cette région, AG2R La Mondiale et la Fondation Abbé Pierre ont décidé d’unir leurs moyens pour apporter de meilleures réponses financières aux propriétaires occupants pauvres qui ne peuvent financer l’intégralité des travaux nécessaires à la réhabilitation de leur habitat. Anne-Marie est l’une d’entre eux. Retraitée de 77 ans, elle vit avec son mari depuis 2016 dans une maison délabrée et sans aucun confort, dans les Côtes-d’Armor.
 
« Durant ces trois hivers, nous avons eu vraiment très froid. La nuit, on dort sous 3 couettes et dans la journée, je mets 2 paires de chaussette et 3 pulls. » Anne-Marie souffre d’asthme et d’arthrose et vivre dans de telles conditions n’arrange pas sa santé. Avec son mari, compte tenu de leur modeste retraite, ils ont fait ce qu’ils ont pu pour améliorer leur vie quotidienne.
 
Mon mari a fabriqué des volets et refait la porte d’entrée. Dans les magasins, tout est devenu tellement cher qu’on ne peut pas faire grand-chose de plus tout seul… Dans la journée, nous avons un tout petit poêle à pétrole qui consomme beaucoup et qui chauffe très peu car la maison n’est pas du tout isolée. On dépense environ 300 euros tous les mois, c’est intenable. »


En ce moment, il fait tout juste 10° dans la pièce à vivre de la bâtisse construite en 1800. Heureusement, l’automne est plutôt doux. Pas de salle de bain ni d’eau chaude dans la maison, il faut aller dans la grange pour atteindre les toilettes sèches ou la cabine de douche.
 
« L’installation du poêle à granulés va nous changer la vie… cela fait tellement longtemps qu’on n’a pas eu chaud en hiver ! J’ai hâte qu’il soit installé et je sais qu’ensuite, des travaux plus importants seront faits. On va enfin pouvoir vivre correctement chez nous ! »
 
Electricité, assainissement, isolation, réfection de l’escalier… Anne-Marie attend avec d’autant plus d’impatience que les travaux soient terminés qu’elle souhaite pouvoir enfin accueillir sa maman, âgée de 97 ans. « Depuis que nous avons quitté Paris, je n’ai toujours pas pu l’accueillir ici. C’est dur. »
 

Outre le financement d’AG2R et de la Fondation, le couple bénéficie d’un accompagnement social et technique grâce à l’intervention du Centre de Développement pour l’Habitat et l’Aménagement des Territoires.

Aujourd’hui, Anne-Marie se sent mieux et la confiance est à nouveau là. Et elle ne cache pas sa reconnaissance pour la Fondation Abbé Pierre. « C’est grâce à la Fondation Abbé Pierre que nous allons pouvoir retrouver une vie normale, ça me touche tellement ! J’ai connu l’abbé Pierre quand j’étais petite et que je vivais dans le quartier de Saint-Médard, à Paris. « Henri », je l’appelais. C’était un homme extraordinaire ! »
 
Avec ce partenariat financier, la Fondation cherchera également à trouver des solutions de travaux pour des ménages en grande détresse qui ne sont pas dans les « bonnes cases » pour bénéficier de financements publics.  Cette collaboration de proximité entre les deux organismes répond également à des situations d’urgence dans l’attente de mobiliser les financements de l’Agence nationale d’amélioration de l’habitat (Anah).
 
« C’est catastrophique, on a tout juste atteint 18 % de l’objectif de l’Anah en ce qui concerne la rénovation de l’habitat indigne et très dégradé en Bretagne. Entre le 1er janvier 2019 et la fin septembre, seuls 49 rénovations ont été financées… on est bien loin des 270 logements qui devraient l’être avant la fin de l’année ! La Fondation déplore qu’en cette fin de mois de septembre, seulement 0,7 % des aides de l’Anah ont été consacrées à la lutte contre l’habitat indigne », soulignait gravement Stéphane Martin, directeur de l’agence de la Fondation à Rennes.