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S’indigner contre l’habitat indigne, un devoir incessant !

« Hélas ! En France la situation du logement de l’aveu même des gouvernants, empire gravement…En prendra-t-on son parti lâchement ? Ce n’est pas possible. Alors, chacun selon ses forces, il faut vouloir redoubler d’ardeur dans l’action… ».

C’est ainsi que l’abbé Pierre s’exprimait déjà il y a vingt ans lorsqu’il dénonçait les conditions de vie précaires et d’habitat insalubre dans lesquelles certaines familles pouvaient vivre.

La Fondation qui porte son nom le rappelle sans cesse, ce phénomène inacceptable reste massif et dans les villes ou à la campagne, partout en France l’habitat indigne fait des victimes. C’est pourquoi elle réclame en urgence une politique d’envergure nationale et des moyens appropriés pour lutter efficacement contre ce fléau. C’est notre devoir incessant…

Et l’abbé Pierre d’ajouter : «… Notre travail n’est sûrement pas un échec, mais ce n’est pas une victoire...ne resterait-il qu’un pour cent de mal-logés, la détresse est la même. »

Les actions menées jusqu’à présent restent insuffisantes, elles sont sous-calibrées comme le précise la Fondation. Les plans mis en place ne fonctionneront qu’avec un engagement fort.

Or, que se passe-t-il concrètement sur le terrain ? Faudra-t-il attendre d’autres effondrements d’immeubles comme à Marseille alors qu’aujourd’hui 900 000 à 130 000 personnes vivent dans des conditions d’habitat indignes au péril de leur vie ?

Ce n’est pas une situation insoluble : « …La France a les moyens, je veux dire elle a l’argent, elle a aussi la technique… » pointait l’Abbé.

Pour la Fondation, il ne faut rien lâcher, mais au contraire gagner sur le front de cette crise en mobilisant tous les partenaires, en soutenant toutes les actions initiées et en rappelant dès que possible, le rôle crucial que nos responsables politiques doivent impérativement jouer à tous les échelons. « Faisons en sorte que, par nos actes, chacun découvre que nul bonheur n’est vrai tant qu’il n’est le bonheur de tous…C’est là notre tâche de justice… »

Raymond Etienne,
Président du groupe
De la mémoire Abbé Pierre