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Le festival Opération Quartiers Populaires ouvre ses portes à Marseille

La troisième édition du festival OQP (Opération Quartiers Populaires) a ouvert ses portes ce lundi 23 octobre à Marseille au théâtre de l'Oeuvre qui a fait salle comble.

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Article extrait du blog des acteurs de terrains : Croisons le faire.

 

Théâtre, cinéma, expositions, musiques, débats : une riche programmation de 15 jours concoctée par la compagnie Mémoires Vives. Yan Gilg, son directeur artistique qui nous explique le festival.

Il s'agit pour lui de "promouvoir les habitants, leurs oeuvres et leur intelligence artistique (...) une nécessité car très peu de théâtre prennent le risque de valoriser".

 

Un festival éminemment politique

Fathi Bouaroua, le directeur de la région PACA de la Fondation Abbé Pierre, ainsi que Jean-Pierre Gilles, un des administrateurs de la Fondation qui avait fait le déplacement depuis Paris, mettent tout deux en valeur la dimension politique du festival.

Chacun souligne également l'engagement et le soutien de la Fondation pour aider à la mobilisation de la société civile et favoriser l'expression des habitants dans les quartiers populaires.

 

"La manière dont on fait de la création artistique (pour éveiller les consciences, lutter contre les discriminations...) est intrinsèquement politique", affirme pour sa part Yan Gilg.

S'il salue le soutien, primordial, de la Fondation Abbé Pierre par rapport au festival, il estime que la Fondation pallie l'Etat providence qui, normalement, devrait financer ce genre d'action par le droit commun.

Il reste enfin très dubitatif quant aux belles directives du gouvernement adressées au ministère de la Culture ("La culture au service de la cohésion sociale et la cohésion des territoires").

Il relève de nombreux signaux négatifs tels que les baisses des crédits politique de la ville et des dotations des collectivités ou la fin des emplois aidés.

 

Le théâtre de l'Oeuvre : un lieu emblématique de l'esprit du festival

A lui seul, le théâtre de l'Oeuvre incarne l'esprit du festival. Espace de quartier, il propose un théâtre à vocation participative (qui pratique par ailleurs des prix libres) et s'inscrit comme un artisan de rencontres et d'échanges au sein du quartier.

Emma, la responsable de communication, et Sarah, à la coordination des projets participatifs, nous en disent d'avantage.

 

Coup d'envoie artistique du festival avec Pateninw

C'est le duo comique Pateninw qui a ouvert, lundi soir, le festival avec leur savoureuse pièce "Les raisons d'un retour au pays natal". Un titre emprunté (et modifié) à la célèbre oeuvre poétique d'Aimée Césaire "Cahier d'un retour au pays natal".

Paté et Teninw, tout deux issus des quartiers nord de Marseille, reviennent sur le pièce et leur parcours, favorisé par leur rencontre avec Mémoires Vives.

 

Une pièce qui aborde les thèmes des sans papier et de l'émigration mais où l'on rit malgré tout de bon coeur emmenés par le talent des mots, la mise en scène, et la force d'interprétation des acteurs.

Mais au fait, qu'en a pensé le public et ceux qui ont vu ou revu la pièce ? Feedback.

 

Très à l'aise en improvisation, nous leur avons demandé une petite exclusivité sur le thème du mal logement. Appréciez...

 

La richesse de productions 100 % locales :

Parmi les nombreuses personnes présentes, Yan Gilg nous aiguille vers Nawyr, réalisateur, qui fait selon lui "un travail énorme et formidable".

Il présentera son cinquième film, "Deyra Manana" ("Merci beaucoup en afghan") le 03 novembre prochain dans le cadre du festival. La particularité de ses œuvres est qu'elles sont entièrement réalisée avec bénévoles sur des réalités marseillaises.

Yes We Cannes Production revendique un "cinéma guérilla". Pour Nawyr, la caméra "est une arme" et il y a "urgence de filmer". Côté équipe, il estime que les quelque 70 personnes qui ont travaillé avec lui sur son dernier long métrage sont "son premier salaire".

Des forces vives qui s'étoffent au fil des rencontres, au cour des tournages et des débats après les projections, pour lui "un outil de rencontres et d'échange". Découverte.

 

Mets et gourmets, les délices d'Alexandre :

Pour le cocktail d'ouverture, le festival s'est tout naturellement tourné vers des acteurs locaux pour régaler les invités.

C'est à Alexandre Triebel, jeune pâtissière autodidacte et pationnée, qu'a été confié la tâche de faire chanter les papilles. Les responsables du festival tenaient à ce que nous mettions en valeur son travail. A la première bouchée on comprend pourquoi.

Elle nous explique ici son parcours et son approche culinaire :

 

Quand les acteurs de terrain soutenus par la Fondation font réseau

La dynamique de réseau initiée par le Secteur Promotion des Habitants de la Fondation Abbé Pierre, notamment à travers les journées des Acteurs de terrain, semble aujourd'hui porter ses fruits.

Saïd Bahij de Mantes-la-Jolie (région parisienne), le co réalisateur du film "Ils l'ont fait" (d'ailleurs en programmation dans le festival) était présent. C'est l'ensemble de son triptyque artistique, dont le film est le 3e volet qu'il est venu présenter.

Un travail entamé en 2001 avec l'exposition "La Cité du Raide-Chaussée au 21e siècle", puis quelques années plus tard, le documentaire "Les héritiers du silence". Il revient sur l'histoire de son triptyque et sur son indéfectible engagement social en tant qu'artiste, forcément militant.

 

Mamadou Diakité, de l'association Give Dream, avait fait le déplacement depuis Lille pour assister au lancement du festival.

"Il est important d'entretenir ce réseau (...) et d'aller chercher ailleurs ce qui se passe", estime-t-il. Et pour cela "il ne faut pas avoir peur de se déplacer" et de ne surtout pas "rester dans son cocon en attendant que les choses se passent."

 

La metteur en scène Carole Errante de la compagnie La Criatura, à qui l'on doit déjà l'oeuvre théâtrale participative "Nous sommes toutes des Reines", a été invité à présenter sa nouvelle création, toujours participative, "Parlez-nous de lui" dont elle nous entretient ci-dessous.

 

Kader Atia, de l'association Action Méditerranéenne pour l'insertion sociale par le logement (Ampil) était également présent lundi au lancement du festival.