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Paroles de mal-logés

Depuis le début de la crise sanitaire, les salariés de la Fondation restent en contact téléphonique avec les personnes mal logées. Un lien crucial qui révèle des situations de mal-être et des conditions précaires.

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Monsieur B. est locataire d’un logement privé. Il vit dans 13m2 et paye un loyer d’environ 400euros/mois. Il travaille dans la restauration et venait de débuter un nouveau contrat. Avec la fermeture des restaurants, Monsieur B. s’est retrouvé soudainement sans ressources. Il a décidé au début du confinement de rejoindre sa mère dans les Hauts-de-France, ne sachant comment faire pour vivre au quotidien. Au 29 avril, il a reçu un commandement de payer en raison des loyers impayés… Monsieur B. est inquiet car tant que les restaurants resteront fermés, il ne pourra pas travailler.

"Le confinement commence à m'user les nerfs et le corps"

Monsieur V. a des problèmes de santé qui le handicape au quotidien. Il n’ose pas prendre rendez-vous comme prévu avec l'hôpital, de peur d'attraper le covid-19 : « Je suis une personne à risques vous savez, avec mes problèmes cardiaques et ma tension… C'est dur de rester enfermer dans une maison, seul. »

« Il s’est proposé de lui-même »

M. S, fragilisé par une maladie grave, ne sort pas de chez lui depuis le début du confinement, sauf pour ses rendez-vous médicaux. Son voisin et ancien collègue lui a rendu service :

« Mon frigo est plein de légumes et de fruit pour 15 jours ! Il connait ma situation, il s’est proposé de lui-même, je ne lui ai rien demandé…»

« Je broie du noir encore plus que d’habitude »

Monsieur C. vit depuis plusieurs années dans un logement dont la surface et le loyer ne sont plus adaptés à ses ressources. Dès le début de ses difficultés, il avait interpellé le bailleur social pour avoir un logement plus adapté. Sa demande de mutation n’a toujours pas aboutie et la dette s’est accumulée… Il s’est appuyé jusqu’ici sur ses économies qui sont aujourd’hui épuisées.

« Les douches municipales ne sont pas lavées »

Madame X, retraitée, vit dans un logement insalubre interdit à l’habitation. Prioriaire Dalo, elle devait être relogée fin mars. « C'est compliqué… j'aurais préféré avoir quitté ce logement indécent avant le confinement. Les douches municipales ne sont pas lavées et se laver avec l'eau froide n'est pas évident. Mais il y pire que moi… »

 « Payer les factures ET remplir le frigo »

Mme A. I., sophrologue, a reçu des tickets-service et s’inquiète beaucoup pour la suite. Elle n’avait plus de ressources avec la cessation de son activité indépendante et elle se dit qu’au déconfinement, les personnes auront d’autres priorités que de se tourner vers des soins. « La priorité des personnes, et notamment celles qui auront vu leurs ressources diminuées pendant le confinement en raison du chômage partiel ou autre, qui auront vu leur pouvoir d’achat diminué, eh bien ça va être de de payer les factures et de remplir le frigo. C’est tout et c’est normal. Je ne sais pas comment je vais faire pour la suite. Je n’ai pas envie de dépendre que des aides sociales ».

Pour le moment, son bailleur social l’a juste « invité » à rattraper autant que possible ses loyers en retard donc Mme  A.I. va essayer de donner un petit peu au mois de mai. Mais donner un petit peu quand on n’a rien, comment fait-on ?