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« La galère n’est pas sans issue »

C’est le sous-titre évocateur du guide que plusieurs jeunes en situation précaire ont donné au livret qu’ils ont réalisé.

À Marseille, le Groupement d’Educateurs Pour l’Insertion des Jeunes (GEPIJ) met en place depuis 2007 des accompagnement sociaux et éducatifs dédiés aux jeunes de moins de 30 ans en difficulté d’insertion et aux problématiques diverses (santé, famille, justice, logement…). À travers l’élaboration d’un guide de la rue « pour ne plus se faire balader d’un service à un autre », les intéressés ont voulu partager leurs expériences et des informations concrètes pour faciliter leur accès aux droits. Autre outil réalisé par une quinzaine de jeunes, la création de capsules sonores pour mettre en lumière leurs témoignages, leurs conseils pour sortir de la galère. À travers ces réalisations, l’association valorise les compétences des jeunes et crée des outils utiles à leur insertion.

Maxence et Mohamed ont été parmi les plus fidèles aux ateliers mis en place par l’association pour réaliser ces guides et ces témoignages audio qui seront diffusés courant mars dans des radios locales.

« Quand j’étais à la rue, je me suis aperçu qu’il y avait une forme d’injustice, un fardeau qui nous pesait : on nous ballade d’une structure à l’autre, on nous donne de mauvaises informations… c’est vraiment lourd. Avec ce guide, on donne des informations concrètes et dont on a besoin à tous les jeunes en galère », souligne Mohamed, 24 ans, qui fréquente le Gepij depuis 2014.

« On décrit les erreurs à ne pas commettre, les pièges à éviter. Faut savoir que les institutions, bien souvent, elles se renvoient la balle et c’est un manque d’honnêteté de leur part, un manque de respect », complète Maxence, 26 ans, qui a connu la rue pendant 8 mois avant de venir à l’association.

Malgré leur lassitude face à bon nombre de structures qui ne les soutiennent pas vraiment, la quinzaine de jeunes encadrés par le Gepij qui a participé aux ateliers, ne veut pas baisser les bras et ces outils constituent pour eux des preuves de leur résistance, des preuves d’espoir.

« Pour nous, c’est un combat, une fierté d’être là et d’avoir pu nous exprimer grâce à l’association et la Fondation Abbé Pierre ».

Financé pour moitié par la Fondation, ce projet éducatif de lutte contre l’exclusion et la discrimination a débuté en octobre 2019 et s’achèvera en mars 2020.