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Message de l'abbé Pierre

« La beauté d’une ville, la beauté d’une nation n’est pas dans ses jardins, ses théâtres, ses musées ni même dans ses cathédrales. Elle est de ne pas avoir de taudis. Elle est de ne pas avoir de désespérés. »
abbé Pierre, « La bataille des sans-logis », 1954-55.

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330 000 personnes privées de domicile, en errance jour et nuit ; 308 000 personnes vivant dans des conditions indignes, jusque dans des bidonvilles, des squats, des habitations de fortune… Depuis sa création par l’abbé Pierre il y a plus de 30 ans, la Fondation a pour vocation de venir en aide à tous les « mal-logés », les « sans-voix » comme il aimait à le dire, toutes celles et ceux, adultes et enfants, que notre société tend à invisibiliser, à repousser toujours plus loin de nos centre-villes, de notre regard quotidien, comme si les pauvres étaient coupables, comme si la pauvreté était un crime.

Mais il y a aussi toutes les familles, les personnes isolées qu’on ne voit pas, cachées derrière leurs volets, au cœur de nos villes, de nos bourgs ou dans nos campagnes, parce qu’elles ont honte. Honte de vivre dans des conditions inacceptables, sans le moindre confort, mettant bien souvent à mal leur santé, parfois même au péril de leur vie. Faute de moyens financiers, elles ne peuvent sortir de l’insalubrité, de l’indécence, si elles ne sont pas aidées et accompagnées avant, pendant et après les travaux qui vont changer leur vie. Vivre dans un taudis en 2024 dans notre pays, c’est une perte de dignité qui se fait sentir quotidiennement, un processus d’exclusion qui creuse son sillon à bas bruit, au fil des jours.

L’abbé Pierre évoquait la beauté de nos villes sans taudis, en 1954. 70 ans plus tard, cette phrase reste criante de vérité. C’est au sein même de nos quartiers, de nos immeubles, de nos logements qu’il faut lutter contre l’habitat indigne, qu’il faut permettre à chacun de vivre dignement chez lui ; d’avoir un « chez soi » où s’épanouir et se sentir à l’abri. Aujourd’hui, en France, le logement est le 1er poste de dépenses des ménages et les plus modestes d’entre nous, qu’ils soient propriétaires ou locataires doivent assumer des coûts financiers qui pèsent de plus en plus lourds dans le porte-monnaie. Pour eux, le risque est très grand de se tourner vers le logement dégradé et se résigner à être très mal-logé, jusqu’à parfois être victime de marchands de sommeil car « avoir un toit sur la tête, c’est toujours mieux que rien. »

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