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« Tweet 2 rue » : accueillis dans les Boutiques Solidarité, ils s’expriment.

« Tweet 2 rue », une opération visant à briser l’indifférence et les préjugés à l’égard des sans-abri lancée lors de la Journée mondiale du refus de la misère.

« Se faire entendre par la société civile »

La Fondation Abbé Pierre, France Inter, Génération réactive et la Fondation Agir Contre l’Exclusion 93 lancent « Tweet 2 rue » ce 17 octobre 2013.

Cinq hommes sans abri accueillis dans une des 30 Boutiques Solidarité que compte le réseau de la Fondation Abbé Pierre se sont vues remettre un téléphone portable leur permettant de tweeter afin de partager leur quotidien à la rue en 140 caractères.
Evoquer en courts messages leur détresse, leurs joies, leurs envies ou tout simplement leur désir d’échanger avec d’autres personnes pour sortir de la solitude et de l’indifférence.

Malika Chafi, responsable de la promotion des habitants et des projets culturels à la Fondation : «  On a de plus en plus de personnes à la rue et le sentiment qui prédomine, c’est qu’elles ne font plus partie de la société, de notre société. Ce sentiment, c’est le leur et c’est le nôtre.

Cette opération pointe du doigt que les personnes à la rue sont nos semblables.  Il y a une responsabilité collective face à la précarisation de la société.

 

« Tweet de rue », c’est la possibilité de s’exprimer librement et permettre de faire entendre la voix des plus vulnérables dans l’espace public en s’adressant à travers les ondes à la société civile. Contrairement aux idées reçues, la dignité n’est pas une notion  étrangère pour les  personnes qui vivent dans la rue, loin s’en faut, c’est au nom même de cette dignité que certains refusent de dormir dans les lieux d’hébergement collectif qui ne répondent pas à leurs besoin d’intimité … Et certain de s’étonner eux-mêmes d’en être arrivé à une rupture radicale d’avec les « autres » suit à une rupture familiale, une perte d’emploi ou encore un problème de santé ;

C’est par ce genre d’initiative que l’on peut faire changer la perception de la société civile. Et la question que l’on pose ici c’est : dès lors que l’on donne la parole, qu’ont-ils à nous dire ? »

 

Une formation à l’usage de twitter a été organisée dans les Boutiques Solidarité participante afin de découvrir comment créer du lien autour de soi grâce à ce réseau social en plein développement.

Déclencher des conversations avec des personnes qui normalement n’auraient jamais interagit avec eux. Tout simplement leur permettre de partager leur réalité de façon non stigmatisante. Développer de nouvelles solidarités…. Dans cette aventure, chacun sera parrainé par un(e) journaliste de France Inter, qui relaiera à l’antenne ces messages de la rue, durant toute la durée de l’opération, qui prendra fin le 15 mars prochain.

Cinq mois d’échange et de collaboration : Patricia Martin, Claire Servajean, Eric Valmir et Thomas Legrand, journalistes, ont accepté d’accompagner Sébastien, Patrick, Ryan, Nicolas et Manu qui fréquentent les Boutiques Solidarité de la Fondation à Bourges, Metz et Paris. Âgées de 27 à 50 ans, ces personnes sans abri ont décidé de participer à l’aventure « Tweets 2 rue ».

Trois questions posées aux journalistes la veille du lancement de « Tweet 2 rue », lors de la rencontre des accueillis avec leurs parrains et marraines.

Pourquoi vous engager dans cette opération ?

« Là, on donne la parole aux exclus, c’est bien. Nous allons être la caisse de résonnance et on va veiller à le faire sur la longueur pour mettre en relation les uns et les autres. Dans média, il y a médiation. » Thomas Legrand.

« On n’a pas à être motivé, c’est naturel. Si on peut servir à quelque chose, on n’hésite pas ! »Eric Valmir

« C’est un très grand plaisir en tant que journaliste » Patricia Martin

« C’est quelque chose de totalement nouveau, qui fait bousculer les habitudes. Ça va permettre de faire sortir chacun de sa bulle. » Claire Servajean.

 

Quels sentiments avez-vous la veille du lancement ?

« Une grande curiosité. D’avoir maintenant un lien avec quelqu’un à Bourges, ça me plaît ! » Thomas Legrand

« La réinsertion par Twitter, j’ai du mal à le croire mais ça vaut la peine d’essayer. Mon premier échange avec Sébastien lui a déjà apporté un réconfort psychologique, tant mieux. Il va falloir maintenant trouver les mots aussi pour impliquer tout le monde. » Eric Valmir.

« De l’espoir, il faut rester prudent ! » Patricia Martin

« De l’espoir, mais limité… si cela peut permettre à quelqu’un de prendre conscience de quelque chose, ce sera déjà bien. » Claire Servajean.

 

La réussite de l’opération, ça serait quoi selon vous ?

« Créer du lien, contribuer à sortir mon filleul de sa situation » Thomas Legrand.

« La confiance, déjà. Engager une dynamique. » Eric Valmir

« Enlever la méfiance. Que les projecteurs ne durent pas qu’un jour. » Patricia Martin

« J’espère que ça lui donnera confiance en lui. Et qu’il s’apercevra que, même quand on est à la rue, on n’est pas tout seul. » Claire Servajean

 

Pour les suivre sur Twitter :

Nicolas : @nickopompons suivi par Thomas Legrand (@lofejoma)
Sébastien : @DjamaikaPtiseb suivi par Éric Valmir (@ericvalmir)
Ryan : @usher226 suivi par Claire Servajean
Patrick : @kanter57640 suivi par Patricia Martin
Manu : @115toimeme suivi par Guillaume Erner
Le Hashtag : #tweets2rue