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L'initiative "VRAC" doublement primée à l'Assemblée nationale.

Mardi 22 mars, le projet "Vers un Réseau d'Achat Commun" a reçu le Grand Prix du Jury et le prix "Innovation sociale".

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Dans le cadre du concours "S'engager pour les quartiers" 2015 organisé par l'association FACE et l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), VRAC a remporté un "doublé" qui récompense à la fois son créateur et coordinateur, Boris Tavernier, mais aussi tous les habitants qui lui donnent vie depuis plus de 2 ans et les associations des quartiers populaires où il a vu le jour.

En groupant des commandes, en réduisant les intermédiaires, en favorisant les producteurs locaux, l'initiative lancée en 2014 permet aux habitants des quartiers lyonnais en difficulté de consommer des produits de qualité sans se ruiner. L'association comptera bientôt 8 groupements d'achat dans la capitale régionale, les deux prochains groupements ouvriront leurs portes en avril prochain et seront tenus par des collectifs d'habitants, VRAC n'assurant que la livraison des produits.

Chaque groupement est tenu par des adhérents bénévoles, au minimum 5 à 6 personnes sur place pour accueillir le public.

Manger sain et équilibré, c’est possible, même avec peu de moyen

" L'idée est née en 2013 d'un constat : quand on n'a pas beaucoup d'argent, on consomme ce qu'il y a de moins cher, au détriment de la qualité et de la santé. VRAC a pour but de réduire les inégalités en matière de consommation" précise Boris Tavernier, à l'initiative du projet.

 

Réduire les inégalités, lutter contre l'exclusion sous toutes ces formes, favoriser la mixité sociale et changer le regard sur les habitants et les quartiers défavorisés... une démarche que la Fondation Abbé Pierre a soutenu financièrement dès le début dans le cadre de son secteur dédié à la promotion des habitants". Autre partenaire présent dès l'origine du projet, le bailleur villeurbannais Est Métropole Habitat.

En quelques années, VRAC a ouvert des permanences de prises de commande dans plusieurs centres sociaux lyonnais et dans certains locaux des bailleurs des quartiers populaires à Vaux en Velin, Villeurbanne, Venissieux...

Des centaines d'habitants viennent aujourd'hui sur place, sans qu'aucun critère ni justificatif ne leur soit demandé. Des réunions d'information et de dégustation sont organisées pour sensibiliser les familles, particulièrement les femmes.

Chacun choisit les produits dont il a besoin et les quantités qui lui sont nécessaires. Deux semaines plus tard, les personnes reviennent pour la distribution et le passage du vrac au détail se fait avec les habitants. Café, chocolat, beurre, huile, comté, fruits...le panier moyen pour des produits de qualité est de 20 à 30 euros.

Du prix quasi coutant pour l'accès de tous

Boris Tavernier achète ses produits en grosse quantité et en direct auprès de producteurs locaux et régionaux afin de favoriser la relocalisation de l'économie.

Même lorsqu'ils viennent de l'étranger, en tirant ainsi les prix au maximum vers le bas, les produits issus de l'agriculture biologique et du commerce équitable deviennent abordables à tous les habitants des quartiers en difficulté.

Des visites sont organisés par VRAC afin que les habitants puissent visiter les sites de production de la région et rencontrer les producteurs.

Grâce aux deux prix qu'elle a remportés le 22 mars, VRAC remporte un chèque de 20 000 euros pour développer son action. Plusieurs villes sont intéressées par ce projet exemplaire : Grenoble, Strasbourg Bordeaux et Paris sont sur les rangs.

Lors de la présentation de son 21e Rapport sur l'Etat du mal-logement le 28 janvier dernier, la Fondation Abbé Pierre avait mis en avant le projet VRAC dans le cadre de son éclairage sur la mixité sociale. Peu après, de nombreuses structures en région parisienne avaient contacté l'association.

"La Fondation, avec son reportage pour son 21e Rapport nous a apporté beaucoup de visibilité et au niveau des habitants, cela a été aussi très fort. Les personnes qui témoignent dans le reportage ont été très heureuses de voir qu'elles étaient entendues et écoutées ! Porter un discours positif sur leur quartier est si rare... et en plus, là, c'est elle qui ont pris la parole pour parler de leur action."

Continuer à porter le discours toujours plus loin, c'est l'objectif de Boris qui a rencontré mardi 29 mars la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse. Aujourd'hui, VRAC compte quelque 700 adhérents... un chiffre qui risque fort de progresser dans les mois à venir.