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Près de Rennes, une famille retrouve des conditions de vie dignes

En Bretagne, le parc locatif social est inférieur à la moyenne nationale (10,9 % contre 16 %) et en 2014, 7 200 demandeurs de logement social y vivaient en surpeuplement.

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C’est pour éviter une telle situation que la famille G. a décidé d’acheter. En 2010, elle s’installe en pleine nature, à Saint Maden, dans les Côtes d’Armor. « On savait qu’on aurait de gros travaux à faire, mais ça ne nous faisait pas peur. Avec le travail à côté, tout le monde dans le hameau nous a dit qu’on n’y arriverait pas et que la maison ne serait jamais finie », rappelle Valérie avec un petit sourire.

En deux ans, des travaux énormes ont été réalisés : toiture, maçonnerie, isolation, peinture… Si le couple a bénéficié d’un prêt de l’association "Soliha Cotes d'Armor" pour réhabiliter le bâti (isolation, remise aux normes électriques, réfection de la couverture, assainissement) et d'une subvention de l'Anah dans le cadre de la sortie d'insalubrité, le système D et le courage ont fonctionné à plein pour le reste et persistent encore...

 

La Suroccupation, l'un des symptomes du mal-logement

Après 2 ans de vie en mobil-home, les chambres sont terminées et le bonheur se lit sur les visages. Franck, 17 ans, a enfin un bureau et dort dans un lit à sa taille. Dans un coin du jardin, installées en demi-cercle pour contrer le vent, 3 structures définissent le « campement ». 45 m2 au total pour 7 personnes.

Franck, l’aîné, dormait avec son frère dans une vieille caravane : « On devait sortir tous les soirs dehors pour aller se doucher dans le mobil-home. Par grand vent, la caravane tanguait pas mal... Mon frère avait peur des avions tellement on les entendait fort. » Le reste de la famille dormait dans un des 2 mobil-homes isolés du sol tant bien que mal avec des bottes de paille. Les 2 filles dans une chambrette de 5 m2, le petit dernier dans un réduit à côté des parents.

Le coin-toilettes tenait dans moins de 3 m2. « L’hiver, c’était inchauffable. Pour avoir 12°C, il nous fallait une bonbonne de gaz tous les 5 jours, ça revenait trop cher. On a essayé les radiateurs à bain d’huile, mais ce n’était pas mieux. » En novembre dernier, il fallait casser la glace dans la pièce-cuisine avant de prendre le petit-déjeuner. Et l’été, la situation était dangereuse. « À 10 heures du matin, j’appelais les enfants du travail et leur interdisais de rester à l’intérieur, il faisait plus de 30°C et c’était intenable. On était inquiet pour le gaz, on avait bricolé un système pour refroidir un peu la bonbonne. »

Même si la maison est encore inachevée, à l’étage, les enfants dorment enfin bien. Plus de bruit, plus d’humidité ; de l’espace pour jouer et travailler. De l’intimité pour les parents. L’escalier est posé, la cuisine sera finie avant l’été. Pendant encore quelques mois, la famille continuera de prendre ses repas dans le mobil-home face à la vieille voiture qui regorge de vêtements.

Si le plus dur est fait, la famille reconnaît que sans l'aide de l'association Soliha et de l'Agence régionale Bretagne de la Fondation Abbé Pierre dans le cadre de son programme "SOS Taudis", la maison n'aurait pu être réhabilitée aussi vite. « On est soulagé, on n’en pouvait plus. C’était du stress pour moi, j’avais peur qu’il arrive quelque chose », avoue Valérie. La bonne humeur revient vite : « J’ai calculé, on va faire environ 70 euros d’économie sur nos factures d’électricité en ayant bien plus grand ! » annonce t-elle fièrement.

Cet été, mobil-homes et caravane seront rénovés et revendus. Avec la vente des chiots et des cochons d’inde élevés par Franck, ils finiront la buanderie. « Tout est prévu, nous n’avons aucune dette. » Oui, le bonheur est dans le pré.